Je vous avais parlé du concept du Care que Marie Toussaint et EELV mettent au centre de leurs discours et programme.
Il m’apparaît évident que je dois vous parler des théories de la conflictualité, des conflits conjugués dans le programme de la France insoumise. voici quelques textes de réflexion :
- anthropocène et les conflits sociaux
- conflits résolution et négociation
- La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur de changement social ?
- radicalité ?
Dès 2017, dès la fondation de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon introduit l’anthropocène dans le préalable au programme de l’avenir en commun https://melenchon.fr/2017/01/15/anthropocene-le-mot-de-notre-siecle/
L’anthropocène signe une rupture dans le temps et la chronologie historique. L’anthropocène s’oppose aux théories de modernité des sociaux-démocrates et néo-libéraux. « C’est le moment dans lequel les humains sont la cause directe et exponentielle de changements tendanciellement catastrophiques » (1). Depuis, on parle de risque d’effondrement, de 6eme extinction des espèces de biodiversité. Historiquement c’est le conflit le plus grave qui met en jeu la vie humaine à brève échéance, 2050. Quand la planète ne peut plus rendre les ressources que les humains prélèvent est de plus en plus tôt : en 2024 le 7 mai.
En fait au 16 ème siècle, les humains découvrent la terre et les océans ; voguent les navires, le patriarcat et l’esclavage : la domination est née sur la nature, les intellectuels créent le concept de races, de domination : c’est la première exploitation de la terre avec les plantations en monoculture ; le 1er conflit anthropocène (3). Mais les intellectuels parallèlement au concept de domination vont prôner l’abondance, l’illimitation des ressources,puisqu’on découvre des terres nouvelles, la richesse sera promise, l’enrichissement sera promis. Et cette promesse permet la mise en place des différentes politiques prédatrices : colonisations des terres nouvelles, exploitations des terres et des peuples autochtones indigènes mais aussi les compagnies de commerce, la route des indes, les voyages de Marco Polo, la route de la soie. La modernité ce sont des découvertes des échanges culturels techniques, de l’ingénierie qui amènent la révolution industrielle, les productions ouvrières, la subordination non plus féodale mais salariale. Les guerres n’ont que renforcer les rapports de domination, avec en plus une hégémonie de l’occident. La modernité a renforcé le capitalocène : ce sont ceux qui détiennent l’économie qui puise les ressources : le capitalocène est un maillon de la chaîne anthropocène fondée sur la consommations et les déchets de masse. Alors que l’occident se vantent d’apporter civilisation progrès et émancipation par des outils une organisation du travail, la captation des ressources est niée du fait du mensonge de l’abondance illimitée. MÉFIEZ VOUS DES POLITIQUES PROGRESSISTES (IL FAUT DÉFINIR EN QUOI). Depuis le 20ème siècle cette modernité de progrès épuise en fait la trajectoire du vivant. c’est une modernité devenue obsolète! c’est vrai que la vie humaine a gagné en confort, mais le « no limite » ruine les écosystèmes à un tel point qu’en 2050, une partie des humains sera condamné: les films de fiction devenue réalité !!
Le mensonge de l’abondance questionne et pose un conflit à ceux et celles qui ont compris : la modernité n’a pas apporté autant d’émancipation ni d’égalité qu’elle le dit car pour protéger son mensonge les gouvernants sociaux-démocrates ou libéraux (que les gens appellent la gauche et la droite) sont devenus inégalitaires, autoritaires, liberticides. Pour garder leur privilèges, ils ont commencé à taper sur des groupes sociaux qu’ils estiment inférieurs à l’échelle des races. sauf que le concept de races n’existe pas , c’est scientifiquement prouvé : 2ème mensonge des dominants. le racisme lui existe par contre ! Et leur vision est court-termistes puisqu’ils sont aussi concernés par le risque d’effondrement.
La catastrophe annoncée du dérèglement climatique montre bien la conflictualité, on arrive à un degré maximal de conflits ressources de la planète,-vie humaine, avec les humains acteurs de leur perte.
Le choix de contester , de dénoncer , le choix de l’insoumission (idée venue des années 60 Blanchot, l’insoumission ). L’anthropocène permet de contredire le discours institutionnalisé ‘mainstream » de la modernité ; ce n’est pas non plus son contraire. L’anthropocène induit le principe du care -voir mail précédent, qui est dans le programme de EELV et LFI pour la protection du vivant.. il permet de nouveaux imaginaires ; l’avenir en commun est le programme d’une autre société pour que le vivant vive en 2050. L’anthropocène rend visible la vulnérabilité du monde que propose de réparer le care. Elle induit une approche très différente post naturaliste pour lier les groupes du vivant y compris Dame Nature qui d’ailleurs nous montre chez de nombreux animaux que la réconciliation est souvent l’issue d’expression des conflits (2). Le conflit a une fonction sociale en fait. Cette conscientisation induit des grèves classiques issues du rapport de classe qu’on avait dans les industries, mais aussi d’autres formes de manifestations, des soulèvements, des rebellions.
Les propriétaires du capital se sont adaptés aux formes de conflits des ouvriers depuis le 19ème siècle. Quand il y avait beaucoup d’ouvriers, pour obtenir une augmentation de salaire il suffisait de faire grève. Les gouvernants ont cédé en 1936 devant le rapport de masse de la population dans la rue, pour les congés payés, pour l’arrêt du travail des enfants et pour la semaine à 40 heures. Ils ont mis un siècle à casser le code du travail, à précariser les salarié.e.s . Alors comment être visibles dans l’opinion pour influencer les décideurs politiques ? comment entrer en négociation pour obtenir un changement devant des décideurs qui deviennent de plus en plus autoritaires ?
Les soulèvements de la terre, les rebellions, mettre de la peintre sur des vitrines, aller à Sainte-Solyne sont les expressions des désaccords, ces conflits ont une autre forme de contestation que la grève. Dénoncer les conflits d’intérêts et de réalité des décideurs, des propriétaires de biens de l’économie, influencer le changement culturel sont des préalables fondamentaux et nécessaires pour avoir un mouvement de masse, d’envergure vers un changement de valeurs de la société française, européenne,et mondiale .
La mobilisation du plus grand nombre facilite une dynamique de changement qu’il nous faut radical (4). Il faut maximiser les consciences, il faut pouvoir renverser la table dans la durée. Le discours et l’objectif de l’anthropocène sont opposés à 180 degrés du conformisme ambiant. C’est ce en quoi le projet est radical. La radicalité est ainsi définie par une communication différenciée bien identifiée, par un vocabulaire tranchant et parfois excessif, la violence physique y est exceptionnelle. On utilise la symbolique, les codes des réseaux sociaux.. Des sociologues se sont même interrogés si dans les grands changements sociétaux le radical n’a pas précédé le temps conventionnel issu des négociations. La radicalité sur le temps long n’est pas dangereuse ni menaçante pour l’histoire humaine. Cette donnée devrait donner confiance dans le discours radical qui non seulement attire l’attention mais chercher à amplifier les adhésions au projet.
Devant les positions autoritaires du gouvernement, certes il ne faut pas avoir peur de la police ni des commissariats quand on remet en question « l’ordre établi » (MOT A DÉFINIR, voir un pays qui se tient sage et les jeunes à la sorbonne) .
Quant à la définition des enjeux , des risques et avantages encourus, la discussion de la mise en action permet aussi de rassembler plusieurs groupes politiques associatifs, collectifs et de reformuler ensemble des questions initialement différentes pour chacun. Les actions de groupe sont plus fortes ; la solidarité du vivant est vivifiant. Le programme de la Nupes dans ce sens était pertinent et intéressant. croiser les luttes, fédérer du commun, avoir une vision intersectionnelle est aussi logique avec l’anthropocène pour gérer les conflits, les négociations.
En fait la conflictualité , les conflits est dans la nature humaine ; ce n’est pas une invention de Jean Luc Mélenchon. la théorie de la conflictualité à LFI est peut être de montrer la languette par laquelle il est juste de poser une question de dualité et donc par la suite d’avoir une réponse négociée plus ou moins favorable. N’oublions pas que les groupes opposés au changement peuvent aussi provoquer un conflit fermé à la négociation.
Le transhumanisme, les solutions techno-centrées, les robots ne sont que les outils modernes des conservateurs. L’anthropocène leur oppose un triple front de conflictualité : la réalité du changement climatique et la limite de vie humaine sur la planète terre ; la hausse des inégalités du vivant et la nécessaire solidarité du vivant pour survivre (Pablo Servigne) ; la nécessaire organisation démocratique de la société avec la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les scientifiques ont montré que la capacité à dépasser les conflits au cours d’une vie humaine détermine sa capacité de survie ; à l’échelle d’un groupe, c’est sa capacité à transmettre un patrimoine génétique, culturel, patrimonial ou sociétal qu’elle détermine. IL ne faut donc pas avoir peur d’affronter les obstacles, en groupe on est plus fort. Ils s’agit plutôt d’évaluer les risques le coût de l’affront et les bénéfices à l’issue, c’est-à-dire les enjeux du conflit qui comprend une peine physique ou psychique. Les réactions émotionnelles font partie de ce temps conflictuel. Il est de l’intérêt des gouvernants de mépriser, voire criminaliser les acteurs exprimant les conflits. Cela fait partie du risque. Les chercheurs ont toutefois montré que les manifestations y compris agressives évitaient les effusions de sang quand elles étaient répétées, encore faut il avoir une liberté d’expression suffisante. Le conflit quand il n’est pas écouté, ni négocié augmente en intensité et les conséquences négatives sont de plus en plus dévastatrices. De manifestants , la presse va parler d’émeutiers. L’intérêt des gouvernants est que le conflit s’aggrave pour pouvoir réprimer avec la police pour « l’ordre établi » à savoir l’échelle de valeur de la société moderne. L’anthropocène n’est pas leur sujet de préoccupation, et n’est pas discuté. Ils ont donc retirer aussi les outils, les services de proximité permettant la discussion, l’atténuation des conflits.
L’issue de la réconciliation dépend de qui l’initie, quelle dualité dans la réflexion ; la notion de prise de responsabilité des acteurs du conflit est importante : en positif, reconnaître les valeurs et les vulnérabilités de chacun permet de s’engager avec respect ; parfois on a besoin d’un regard tiers ou de se référer au document d’un organisme tiers (Amnesty international, LDH etc)
Aux députés LFI, on posera la question « soutenez vous les émeutes ? » alors qu’en fait c’est l’expression de désaccord, de rapport de force entre des jeunes qui ont compris l’enjeu de l’anthropocène, sur aggravé du racisme , et mépris social. Les députés LFI vont dans les quartiers, dans les commissariat pour discuter auprès des acteurs de la répression d’une possible solidarité, d’une coopération altruiste en plus de l’entraide du voisinage, des « mamans ». agiter la culture des acteurs de répression pour laisser germer l’anthropocène.
Même s’il faut risquer des moments de violence, la gestion des conflits n’est en rien l’incitation à la violence, au contraire c’est une démarche pacifique induisant une issue par un maximum de négociation .
Quant au programme de la NUPES, le ralliement de plusieurs groupes politiques sous un programme commun, c’est mettre l’objectif collectif avant celui de son groupe et sa carrière individuelle, c’est « faire contre fortune bon cœur », c’est prioriser ses objectifs et donc ses actions, c’est oser s’exprimer, échanger et réconcilier le collectif. Le collectif est bien sûr stabilisé par des liens de confiance, des temps d’actions communes sincèrement partagées. Chacun apporte son expérience, ses objectifs prioritaires, il faut aussi être d’accord sur le risque d’effondrement au centre du projet commun pour abattre à la racine les opposants libéraux destructeurs des ressources du vivant. Il ne s’agit pas donc d’accepter la NUPES pour sauver des postes, des salaires ni de faiblir à la pression des dominants, y compris de la presse mainstream. Peut être faudra t il partager d’avantage de temps lors des universités d’été ?
Tous les grands changements de la société, les acquis démocratiques de 1789 à 1968 ont réussi grâce à un mouvement dynamique de masse, du grand nombre. Que de temps perdu alors que Jean Luc Mélenchon est certes influenceur à LFI , mais n’en est pas le gourou puisque c’est la vision programmatique qui permet l’écriture des conflictualité et les actions insoumises des membres de LFI, élu.e.s ou pas.
Les membres de la NUPES ont ils compris la place de l’anthropocène dans le changement de société avenir ?
Et oui vous aviez compris depuis longtemps que Glucksman représente la sociale démocratie, la droite du PS qui adonnée naissance à la macronie, il sera toujours faible face aux prédateurs du Vivant (un discours greenwashing, et sous la pression, il cède, question de réseaux d’amis)
Alors en attendant, une NUPES responsable, sincèrement engagée, je vote LFI, Manon Aubry, le 1er parti de gauche.